Les hommes de proie
Edward Bunker
Rivages (Rivages/Noir), 1999.
374 p.



Troy sort de prison après 12 ans de réclusion. Il s'est juré de ne plus y retourner. Plutôt mourir. Mais pas question d'arrêter le crime. Avec son pote Diesel et Mad Dog McCain le bien nommé (un fou furieux), ils vont braquer des trafiquants de drogue. Une bonne combine : ces derniers ne risquent pas d'aller se plaindre à la police. Troy veut se retirer ; un dernier gros coup et il s'exile sous des cieux plus cléments. Mais on n'échappe pas à son destin...
Qui est mieux placé qu'Edward Bunker pour décrire le monde du crime et l'univers carcéral en Amérique ? Il a, en effet, passé de longues années en prison pour braquages et cambriolages répétés. Là-dedans, il a découvert le plaisir de lire et l'envie d'écrire. Bien lui en a pris car ses récits sont des perles de violence sourde et d'humanité pudique. Grâce à un style lyrique, fort, direct et poétique, il nous passionne en nous racontant l'histoire de criminels endurcis, violents, fous ou attachants mais toujours humains. C'est la réalité à l'état brut. Bunker est méconnu mais je le tiens pour l'un des meilleurs auteurs contemporains. A lire et à découvrir de toute urgence comme ses trois autres romans publiés en France : Aucune bête aussi féroce, La bête contre les murs et La bête au ventre, tous parus chez Rivages.
I.L.