La violence et la dérision
Albert Cossery
Joelle Losfeld, 2000.
178 p.





Karim est un jeune farceur, ami de Heykal qui souhaite miner l'autorité du gouvernement par une compagne d'affichage pleine d'ironie, puisque les affiches seront tellement élogieuses qu'elles ne pourront qu'être suspectes!
L'instituteur Urfy va lui aussi prendre part à cette gigantesque farce, ainsi que Soad, la fille du gouverneur qui aime Heykal!
C'est dans ce personnage sage mais rebelle que l'on retrouve toute la philosophie de l'auteur!
"Son profond mépris de l'humanité en général lui interdisait de donner par la haine une importance quelconque aux bouffons qui se pavanaient sur la scène de ce monde pavoisés de leurs crimes."
"Aucune violence ne viendra à bout de ce monde bouffon, répondit Heykal. c'est justement ce que recherchent les tyrans: que tu les prennes au sérieux. Répondre à leur violence par la violence, c'est leur montrer que tu les prends au sérieux. C'est croire en leur justice et en leur autorité, et ainsi tu contribues à leur prestige, tandis que moi, je contribue à leur perte!"

Christelle Divry