L'homme qui rit
Fernando de Felipe
Glénat, 2000
48 p.



Inspirée de l'oeuvre de Victor Hugo, cette bande dessinée ne manque pas d'étoffe. Elle nous plonge au coeur d'une tragédie, d'une pasion entre deux êtres relégués au ban de la société. De Felipe brosse le portrait d'un trio marginal au siècle dernier. Un homme solitaire au bon coeur et accompagné d'un loup, recueille un orphelin défiguré qui lui-même avait pris sous son aile un nourisson aveugle. Cet homme qui rit (l'orphelin au visage repoussant) semble avoir de nobles origines et en subit les conséquences. Mais l'innocence n'a pas de visage...
Loin de se fondre dans la tiédeur, L'homme qui rit est une suite de planches cauchemardesques aux couleurs froides (dominante de bleu) et agressives qui génèrent une angoisse croissante jusqu'à atteindre son acmé, macabre dénouement. Les traits, exagérés, sculptent des visages tordus de souffrance intérieure et perdent leur aspect humain pour tendre vers l'animalité.
Une suffocante bande dessinée qui ne respire pas la bonne humeur mais qui pourrait rassasier les esprits curieux et romantiques.
A.P.