Métaphysique des tubes
Amélie Nothomb
Albin Michel, 2000.
172 p.



Les premières pages du roman sont déroutantes ; Amélie Nothomb, agrégée de philologie ancienne, nous offrirait-elle un essai sur Dieu ? Mais très vite, on retrouve l’humour sarcastique de cet écrivain qui affirme que Dieu est belge! Evidemment puisque Dieu n’est autre qu’Amélie Nothomb!
Mais comment ose-t-elle ? Au Japon, l’enfant de 0 à 3 ans est considéré comme une divinité vivante ; Amélie Nothomb étant née à Kobé, fut, elle aussi, durant 3 ans une divinité.
Les deux premières années ne sont guère passionnantes puisque Dieu est un tube placide qui passe ses journées à manger, expulser... et à rien ! Puis une première cassure se produit : le réveil de la divinité pleurnicharde et furibonde, une seconde à l’âge de 2 ans et demi, qui transforme la jeune Amélie en être social grâce à un bâton de chocolat blanc !C’est alors que commence son analyse du monde des adultes ! Grâce à sa mémoire prodigieuse, elle nous narre les épisodes importants de sa petite enfance : son amour pour sa nourrice japonaise, la découverte de la profession paternelle, son sentiment d’injustice face au mois des garçons, etc...
Ce roman est certainement le plus attendrissant des romans d’Amélie Nothomb! Il y aura toujours ceux qui diront qu’Amélie Nothomb ne se renouvelle guère à puiser dans ses souvenirs personnels mais quand on a une vie de roman, pourquoi ne pas s’en servir !
Christelle Divry