L’aveuglement
José Saramago
Seuil (Points), 2000.
366 p.




Quelle étrange histoire, quelle angoisse, quelle sagesse !
Un homme se retrouve soudainement aveugle au volant de sa voiture, puis ce sera le tour d’autres jusqu’à ce que cette cécité atteigne toute la population.
Dans un premier temps, les autorités du pays décident d’isoler les malades dans un ancien asile désaffecté. Ils devront se débrouiller dans des conditions sanitaires déplorables, sans aide médicale par peur de la contagion. Une seule personne a échappé à cette épidémie ; elle choisit de ne pas avouer son état pour pouvoir rester avec son mari.
Saramago pousse son hypothèse jusqu’au bout de l’horreur, montre à quel point l’homme est proche de la bête, à quel point il suffirait de peu pour que l’humanité tombe bien bas.
Le lecteur sera étonné par la longueur des chapitres et la densité du récit ; les dialogues n’apparaissent pas sous leurs formes traditionneles, car les répliques se succédent derrière une virgule comme si elles voulaient se rapprocher de la vitesse réelle d’un dialogue.
J’avais beaucoup aimé Le Dieu manchot mais L’aveuglement révèle toute l’inquiètude, la sagesse et la philosophie de cet auteur, prix Nobel de Littérature 1998.
Christelle Divry