Ca chauffe à la maison
Nadine Walter
Rageot (Cascade), 2000.
124 p.
Quand Diane et Ben, 10 et 9 ans, apprennent que leur mère a décidé de faire emménager (à la maison) son nouveau petit ami, l'ambiance commence sérieusement à s'envenimer.
Les enfants avaient déjà réussi à surmonter le divorce de leurs parents et étaient habitués à vivre à trois. Mais ils s'imaginent très mal partager leur quotidien avec un nouveau père, flanqué de surcroit de deux gamins de 14 et 15 ans.
Sans prétention ni volonté exagérée de résoudre les conflits familiaux, Ca chauffe à la maison résiste au désir, démagogique, de nous donner de précieux conseils pour accepter d'emblée des "intrus" (du point de vue des enfants).
Le travail d'acceptation de l'autre ou le bouleversement du rythme de vie ne s'effectue en effet qu'au prix d'un quasi-sacrifice, puisqu'il s'agit d'une cohabitation forcée. Le roman maintient une agression continue entre les deux paires d'enfants qui se toisent, comme des ennemis, à longueur de journée. Les fraîchement débarqués sont considérés comme des étrangers et, pire, des briseurs de bonheur.
Au placard l'égoïsme, Nadine Walter nous démontre que pour qu'une famille recomposée vive épanouïe, il faut savoir faire des concessions et que chacun doit songer au bonheur de l'autre.
Un beau message de tolérance conclut ce roman réaliste qui met à nu les tensions générées par la cohabitation obligée des familles recomposées. Doté d'une certaine justesse de ton, Ca chauffe à la maison s'abreuve du quotidien et s'achève sur une note d'espoir.
A partir de 9 ans.
A.P.