Route 666
Roger Zelazny
Denoël (Présence du futur)
173 p.


Titre original : Damnation alley (1969). Autre titre : Les culbuteurs de l'enfer.
Les bombes sont tombées sur le monde. Pour ce que l'on en sait, il ne reste que deux villes en Amérique du Nord, peut être sur le monde. D'un coté, L.A, Los Angeles, de l'autre Boston.
Entre les deux, un monde ravagé, paysage de cratères, de destruction. La faune s'est transformée. Des chauves- souris grosses comme des chats envahissent les cieux et le reste des villes. Des serpent de plusieurs dizaines de mètres de long glissent sur les débris. Des lézards suffisamment grands pour avaler une voiture pourchassent tout ce qui est vivant et imprudemment sur leur chemin.
Puis les poches de radiation continuent à brûler, soleil miniatures et mortels. Et le plus impressionnant de tout, un ciel gris, territoire des vents tellement puissants que plus rien ne volent trop haut. Des vents qui arrachent tout ce qui se trouve à la surface. Puis qui redistribuent pierres, voitures, rochers, étendues d'eau et ses habitants partout sur le monde. La façade d'un garage sur un flanc de montagne, le cadavre d'un requin au milieu d'une route…
Voilà la route que va devoir parcourir Hell Tanner, un chef de bande Hell's angels. C'est ce qui lui apportera le pardon de la société pour tout ce qu'il a fait avant que sa bande ne soit décimée par la police. S'il en ressort vivant. Mais il est le meilleur routard. Il est peut être le seul qui puisse rejoindre Boston, pour y sauver la population, décimée à son tour par la maladie. Il est haï par ceux qui l'envoient. Ils ont raison. C'est un véritable "salaud". Mais il est le seul à pouvoir remplir cette mission. Durant le voyage, l'ex-chef de bande effectue un second rite d'initiation, celui de la vie, contrairement à celui qu'il avait fait pour rentrer chez les motards de l'enfer. Un rite de la vie dans une ambiance de mort et de destruction.
Heureusement, le but de ce livre n'est pas moraliste, et même si le cuir de l'ange de l'enfer a pris une teinte moins sombre, aucune auréole n'est parvenue à se fixer dessus.
La description d'un monde post-apocalyptique. Un tableau d'une figure emblématique de la liberté et de la violence que sont les hells's angels. Zelazny nous fait encore traverser un des mondes dont il a le secret, à la vitesse des motards et des tornades qui le peuplent. Juste quelques périodes d'accalmie pour un peu de réflexion, de remise en question et même une goutte d'amour.
Dilvich